Résumé: Les études indiquent que les femmes en Afrique subsaharienne peuvent rencontrer des difficultés à traduire leurs préférences en matière de reproduction en résultats concrets, contrairement aux femmes d'autres pays en développement, en raison d'un manque d'autonomie dans l'accès et la prise de décision concernant l'utilisation de la contraception. Dans un tel contexte, les femmes font face à de nombreux obstacles lorsqu'elles s'efforcent de mettre en œuvre leurs décisions contraceptives. Cet article a évalué dans quelle mesure les intentions contraceptives sont réalisées un an plus tard et la relation de cette réalisation avec l'autonomie et les préférences en matière de fécondité. Les données proviennent des deux phases de l'enquête longitudinale du projet Performance monitoring for action (PMA) qui se sont déroulées entre 2020 et 2021. La phase 1 est intervenue entre décembre 2019 et février 2020, où 6 590 femmes âgées de 15 à 49 ans ont été interrogées. La phase 2 s'est déroulée entre décembre 2020 et mars 2021, et 5 491 femmes éligibles ont été interviewées. Les résultats montrent que seulement une petite partie (21,9%) des intentions déclarées se sont réalisées après un an de suivi, tandis que 47,45 ont toujours l’intention d’utiliser dans le futur. Il ressort aussi que la probabilité de réaliser l'intention est liée au niveau d'autonomie des
femmes et à leur préférence pour retarder les naissances de plus de 24 mois. Il est important de noter que la plupart des variables sociodémographiques liées à l'utilisation de la contraception dans l'échantillon général de femmes ne sont pas des facteurs déterminants dans la réalisation des intentions parmi les non utilisatrices qui déclarent l'intention d'utiliser la contraception à l'avenir. Ces résultats appellent à davantage de recherches pour découvrir les raisons sous-jacentes de cette différence. De plus, des efforts doivent être faits, notamment à travers les activités
d’Information, Education et Communication (IEC) sur les droits à la planification familiale, pour aider les femmes à acquérir plus d'autonomie en matière de reproduction afin de pouvoir accéder à la contraception et l'utiliser pour réaliser leurs préférences en matière de fécondité.