Introduction : Dans les pays en développement comme le Burkina Faso, l’insuffisance rénale aiguë chez l’enfant est associée à une augmentation de la morbi-mortalité en raison de l’accès limité à l’épuration extrarénale dans les formes sévères et du risque de lésions rénales séquellaires. Patients et méthodes : Il s’est agi d’une étude rétrospective menée sur la période 31 octobre 2018 au 30 septembre 2021. Ont été inclus tous les enfants hospitalisés en pédiatrie âgés de 29 jours à 15 ans, qui avaient une IRA sévère. L’IRA sévère était définie selon les critères KDIGO 2012.
Résultats : Au total, 41 enfants, tous référés de structures de santé périphériques, d’un âge moyen de 6,89±7 ans ont été inclus. Le sex-ratio était de 2,15. Avant l’admission, 58,5% d’entre eux avaient reçu des antibiotiques, 48,78% des médicaments antipaludéens et 19,5%, des diurétiques. La fièvre était présente chez 85,36% des patients. Les diarrhées et vomissements et l’oligo-anurie étaient retrouvés dans 31,7% des cas chacun. L’azotémie et la créatininémie moyennes étaient respectivement de 31 ± 19,72mmol/l et 764,4 ± 440,22μmol/l. La goutte épaisse était positive chez 12 patients (29,26%). L’hyponatrémie et l’hyperkaliémie étaient retrouvées dans respectivement 70,73% et 19,51% des cas. L’IRA était fonctionnelle chez 2 enfants (4,87%) et organique à type de nécrose tubulaire aiguë dans 35 cas (85%), et de glomérulonéphrite aiguë post-infectieuse dans 4 cas (9,75%). Dix-sept (41,46%) enfants avaient bénéficié de séances d’hémodialyse. Le taux de mortalité intra-hospitalière était de 4,87%. Conclusion : Dans notre contexte, l’IRA sévère chez l’enfant était liée à une nécrose tubulaire aiguë d’origine multifactorielle, le plus souvent infectieuse.

IRA sévère, enfant