La croissance urbaine en Afrique subsaharienne s’est opérée selon les formes classiques : une densification ou un étalement des agglomérations existantes, l'émergence de nouvelles agglomérations, soit à partir de noyaux villageois existants, soit sous la forme de villes nouvelles spécialement crées, soit encore sous la forme de rassemblements ou de concentrations non- planifiées donnant naissance à de nouvelles agglomérations (Géopolis, 2008). Aux marges de ces agglomérations, sont apparus des espaces périurbains qui sont au cœur de l’urbanisation en cours (Diop, 2008). En effet, le périurbain, « espace de conquête foncière » (Jaglin, 1995), abrite une frange importante de la population urbaine : 20% de la population de la ville en 2006 à Ouagadougou, 94% à Maputo en 2014. L’objectif de cette étude est d’analyser la périurbanisation dans ces deux agglomérations suivant une approche comparative. Il s’agit pour ces deux villes capitales affectées par des courants révolutionnaires dans leur développement, d’analyser leurs dynamiques démographique, économique et spatiale soumises aux injonctions néolibérales. Il s’agit aussi d’interroger de façon conjointe les mécanismes, méthodes et outils de ces dynamiques, de manière à aboutir à la mise en évidence des similitudes et des singularités du phénomène dans ces deux agglomérations. Notre objectif est sous-tendu par l’hypothèse que la périurbanisation s’explique d’une part, par les formes d'organisation de l'espace et les politiques publiques, et d’autre part, par des impacts divergents des révolutions mozambicaine et burkinabè.
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