Contexte : Dans l’Afrique communautariste, les aînés
ou personnes âgées (PA) étaient protégés par leurs descendants
sur le plan socio-économique. Une nouvelle génération
aux savoirs et connaissances importés se tourne
vers un individualisme renforcé par les contraintes temporo-
spatiales. L’âgisme prend ainsi naissance dans la
culture du pays et un problème de transition gériatrique
au Togo risque de se poser.
Objectif : Analyser les opinions âgistes des personnes en
charge d’une PA.
Méthodologie : Étude transversale chez les descendants
des PA aux CHU Sylvanus Olympio et au Cabinet médical
Gamesu de juin 2015 à décembre 2016. En fin de consultation, le médecin exposait les charges socio-économiques
au tuteur pour l’informer des coûts de la prise
en charge (PEC) globale de la PA puis lui soumettait un
questionnaire. En l’absence du tuteur, celui-ci pouvait
répondre à un rendez-vous dans les 48 heures. Les items
portaient sur leur opinion par rapport à la prise en charge
socio-économique de la santé de la PA.
Résultats : Le taux de réponse est de 100 %, l’âge
moyen de 31,5 ans avec une prédominance masculine à
78 %. Les fonctionnaires et contractuels publics et privés
représentent 94 %. Soixante-dix-neuf pour cent estiment
que les aînés sont budgétivores. Ils sont ennuyeux (47 %),
encombrants (45 %), chronophages (42 %), trop plaintifs
(41 %), dictatoriaux et réticents au changement (40 %).
La sensibilisation de la population et la mise en place de
structures adaptées aux PA concernent respectivement
56 % et 47 % des cas.
Conclusion : Ces opinions témoignant de l’âgisme naissant
méritent d’être dédramatisées pour la préservation
de l’équilibre physique et psycho-social de la PA africaine.
La mise en place d’une culture gérontologique et
gériatrique en Afrique prenant en compte le contexte
socioculturel doit pouvoir contribuer à cette dédramatisation.
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