L’éducation de l’enfant dans la société moaaga de Kombisiri nous a intéressé du fait de la pratique initiatique du ‘’baongo’’, la circoncision. Ce rituel à caractère sociologique et psychologique qu’est la circoncision se base sur les pratiques religieuses pour certains et pour d’autres sur des croyances traditionnelles. Il s’inscrit en droite ligne dans l’organisation socio-culturelle et la vision psychique de l’individu. Ce rituel transforme dans un premier le sexe du garçon et entraine une complémentarité psychique et culturelle chez ce dernier. Et dans un second temps, il marque son passage dans la vie sociale. Et R. CHAMCHAM (2015, p.18) traduit cela en ces termes : « Pour l’individu, elle offre la possibilité d’effectuer le passage d’un statut à un autre, à travers une expérience ritualisée, codée et maitrisée, lui évitant ainsi les situations de fixation qui risquent de menacer sa stabilité et de bloquer son évolution ».
Nous nous sommes donné pour objectif de cerner d’une part cette pratique traditionnelle qui se fonde sur des croyances, et d’autre part, percevoir ses différentes étapes et la contribution de l’oralité comme canal de sauvegarde des pratiques traditionnelles du village de Kombissiri.
Cette réflexion nous permet de dire que la circoncision a une très grande importance dans la société traditionnelle moaaga de Kombissiri. Elle est sans conteste le fondement de l’éducation, une véritable école pour les enfants et les adultes. Et la tradition orale y contribue fortement.
Pour nous, la disparition du rituel de la circoncision va avec celle des valeurs traditionnelles et sociales que la société inculquait à l’adolescent pour son passage à l’âge adulte. C’est une sorte d’école qui, par le rite initiatique, inculque à l’enfant les valeurs sociales traditionnelles qui vont l’introduire dans la vie sociale.