Les Dioula de Darsalamy constituent une communauté spécifique qui fait l’objet de nos études de littérature orale. Face aux mutations sociales accélérées et aux influences urbaines, certaines pratiques sociales sont menacées. Ces modifications influent sur les traditions orales de cette communauté. Analyser ces actes et paroles de funérailles qui constituent des pratiques traditionnelles nous a paru nécessaire. Pour nous, il s’agit de partir du cadre traditionnel qui s’offre aux actes et formules de salutation dans une circonstance sociale particulière que sont les funérailles pour analyser les mutations. Les formules de salutation sont un ensemble de paroles et de discours qui, au-delà du simple contact, manifestent la vie sociale. Sous l’angle ethnolinguistique dont Durkheim Emile (1912) fut l’un des précurseurs de la connaissance des liens entre la langue et la culture, pour qui les humains pensent et réfléchissent selon un système de concepts conçu par le vocabulaire de la langue, nous analysons ces formules et les actes qui les accompagnent. Il privilégie la langue comme fondement de l’étude de la culture. Nous avons cherché à représenter ce qu’englobe la notion de funérailles en déterminant les actes et les formules qui ont fait l’objet de cette analyse.
Elle montre qu’il existe des formules de salutations de funérailles chez les Dioula de Darsalamy et que celles-ci constituent des éléments de l’oralité à travers leur transmission verbale et leur conservation de génération en génération.
Elles sont accompagnées d’actes et constituent un fond des traditions orales et un témoignage de solidarité et compassion à travers les paroles qui sont énoncées et les mots qui les instaurent. Elles sont l’apanage des adultes et les enfants n’en possèdent pas. Cette étude montre enfin des valeurs traditionnelles à l’épreuve de la mutation et de la modernité.