Le choc cardiogénique (CC) traduit
une incapacité structurale de la pompe
ventriculaire à générer un débit sanguin
suffisant permettant aux organes
périphériques de subvenir à leurs besoins
métaboliques. C’est une urgence diagnostique
et thérapeutique dont l’incidence hospitalière
varie selon les études. Cette incidence est de
7,2% selon l’étude GUSTO-I. Le CC est le
tableau clinique le plus sévère de
l’insuffisance cardiaque. Selon Adoubi àl’institut de cardiologie d’Abidjan en Côte
d’Ivoire, le CC représente 30,7% des
insuffisances cardiaques. Dans le service de
réanimation du Centre Hospitalier
Universitaire de Tokoin à Lomé au Togo, 32%
des états de choc sont de type cardiogénique.
Le diagnostic du CC repose sur
l’association d’une hypotension artérielle, un
bas débit cardiaque et des stigmates
d’hypoxie tissulaire en l’absence de signes
d’hypovolémie. Les critères classiques
hémodynamiques requis pour le diagnostic du
CC sont : PAS 15
mm Hg. L’échographie Döppler cardiaque est
un examen très important pour le diagnostic
positif et il est indispensable au diagnostic
étiologique de cette affection. Le CC
complique souvent un syndrome coronarien
aigu dans 70% des cas. Les autres étiologies
peuvent être une atteinte mécanique de la
pompe cardiaque, une atteinte aortique aiguë,
une atteinte infectieuse cardiaque, une
intoxication médicamenteuse etc…
Le traitement est d’abord
symptomatique et vise à rétablir
l’hémodynamique en corrigeant toute
hypovolémie par un remplissage vasculaire
prudent et par l’administration d’inodilatateurs
comme la dobutamine, le lévosimendan et
l’énoximone ainsi que l’administration
d’inopresseurs notamment la noradrénaline.
La dopamine n’est plus recommandée dans letraitement des états de choc. L’objectif de
pression artérielle moyenne (PAM) chez le
patient non hypertendu est de 65-70mmHg.
L’objectif de PAM doit être plus élevé chez le
sujet hypertendu ou porteur d’une insuffisance
ventriculaire droite. De nombreux moyens non
médicamenteux permettent une assistance
circulatoire lorsque le traitement
médicamenteux est inefficace. Le ballon de
contre-pulsion intraortique n’a pas fait sa
preuve d’efficacité sur la réduction de la
mortalité. L’ECMO (Extra Corporeal
Membrane Oxygenation) veino-artérielle, le
système Impella, l’assistance
monoventriculaire gauche chronique, le cœur
artificiel et la transplantation cardiaque sont
autant de moyens thérapeutiques disponibles
mais très onéreux. Le traitement étiologique
est aussi important et doit être institué le plus
rapidement possible. Une reperméabilisation
coronaire en urgence est indiquée si le CC est
causé par un infarctus du myocarde. Malgré
les progrès thérapeutiques, la mortalité du CC
est toujours élevée, de l’ordre de 40% selon la
Société Française d’Anesthésie et de
Réanimation (SFAR).
En conclusion, le choc cardiogénique
est grave et souvent d’origine ischémique.
L’échocardiographie est l’examen clé qui
permet le diagnostic. Dans le contexte
subsaharien, la prévention des facteurs de
risque et le développement des techniques de
revascularisation coronaire sont à privilégier.
Mots clés : Choc cardiogénique,
hémodynamique, assistance circulatoire
Choc cardiogénique, hémodynamique