Contexte : La gravité des extra systoles ventriculaires (ESV) est souvent sous-estimée dans les pays à
ressources limitées du fait du faible niveau du plateau technique. Objectif : évaluer la gravité des
ESV sur coeur présumé sain, dans les services de cardiologie de Ouagadougou. Patients et méthode :
Une étude transversale à visée descriptive et analytique a été réalisée du 1er novembre 2020 au 15
novembre 2021. Elle a inclus consécutivement les patients d’âge ≥ 18 ans présentant des ESV vus en
ambulatoire dans les services de cardiologie. Tous ont bénéficié d’un ECG standard, un Holter ECG,
une échocardiographie Doppler transthoracique et un bilan biologique. Les données recueillies ont été
analysées dans le logiciel R. Résultats : Soixante et dix huit patients d’âge moyen de 55,6±16,67 ans
ont été inclus. Le sexe masculin représentait 51% des cas. Les facteurs de risque cardiovasculaire
majeurs étaient retrouvés chez 66,67% des patients. Selon la classification de Lown et Wolf, 25,64%
des patients présentaient des ESV de degré 4a, 15,38% des ESV de degré 4b. Le couplage était
variable dans 17,95% des cas. La durée moyenne des ESV était supérieure ou égale à 150ms dans
14,10% des cas. Une cardiopathie sous-jacente, méconnue, était retrouvée dans 8,97% des cas. Les
ESV étaient malignes chez 50% de nos patients. En analyse multivariée, le sexe féminin était un
facteur de risque indépendant de malignité des ESV. Conclusion : La fréquence des ESV malignes sur
coeur présumé sain est élevée. Des explorations plus poussées devraient être réalisées en cas de
découverte d’ESV.
Extrasystoles ventriculaires, malignité/gravité, facteurs de gravité, sexe