Les feux de brousse sont des phénomènes anciens et courants. Ils parcourent
la savane et sont généralement considérés comme un facteur de perturbation anthropique
le plus récurrent de ce milieu. Ces feux sont souvent perçus comme un risque majeur
pour la végétation et une contrainte environnementale. Pourtant, il est maintenant avéré
que les feux, dans ces milieux de savane, participent à la structuration de la végétation.
En plus de cela, ils constituent une pratique socioculturelle, d’autant plus que ce sont les
populations qui les allument et décident de leurs rythmes en fonction de leurs activités et
de leurs croyances. L’objectif de cette étude est de mettre en évidence cette gestion des
espaces de feu en étudiant leurs dynamiques spatiales et temporelles. La Boucle du
Mouhoun dans l’ouest du Burkina Faso est retenue comme zone d’étude. La méthode
d’étude est basée sur l’analyse spatiale des points de feux actifs Modis de 2010 à 2017 et
le traitement de l’image Landsat 2017. Des cartes d’occurrence, de densité, de distribution
temporelle des feux, et d’occupation des terres ont été réalisées. Les résultats montrent
que la répartition des feux n’est pas aléatoire mais déterminée par des conditions
climatiques et de végétations appropriées. Cette dynamique des feux montre un mode de
gestion différencié entre les zones rurales et les aires de conservations, dû à des facteurs
externes qui viennent remettre en question, le déterminisme bioclimatique.

Burkina Faso ; Boucle du Mouhoun, Feux de brousse, Aires protégées