Détails Publication
Les techniques culturales développées dans un contexte de changement climatique en zone sahélienne favoriseraient-elles une recharge des aquifères ?,
Lien de l'article:
Auteur(s): Zouré CO., Koïta M., Yonaba R., Queloz P., Fowé T., Mounirou LA., Niang D., Consuegra D., Karambiri H.
Auteur(s) tagués: ZOURE Cheick Oumar
Renseignée par : ZOURE Cheick Oumar
Résumé

Au Sahel, les paysans ont adopté des pratiques innovantes pour atténuer les effets de la variabilité climatique et de la dégradation des sols sur la production agricole. Cette étude évalue les performances hydrologiques de trois techniques de conservation des eaux et des sols (CES) installées sur un sol dégradé. Ainsi, un dispositif expérimental constitué de deux blocs complets de Fisher, chacun composé de 4 parcelles de 200 m² a été aménagé avec les techniques de zaï, de demi-lune, de cordon pierreux et de semis à la daba (témoin). Le dispositif a permis le suivi hydrométéorologique durant 3 années consécutives (2015, 2016 et 2017). La méthode SCS-CN (Soil Conservation Service Curve Number) permettant de prendre en compte l’effet de stockage en eau du sol induit par les différentes techniques a été développée pour étudier les effets des techniques sur le stockage en eau du sol sous différents régimes climatiques.
Les résultats montrent que les techniques CES modifient les propriétés hydrauliques de surface du sol. Elles réduisent le ruissellement et augmentent le stock d’eau dans le sol afin de satisfaire les besoins hydriques des plantes. Le ruissellement est réduit de 25%, 50% et 95% par les cordons pierreux, le zaï et la demi-lune comparativement au semis à la daba. Le zaï et la demi-lune ont produit plus d’humidité du sol (entre 15 et 25%) et favorisé un drainage compris entre 2 et 6% en dessous de la profondeur racinaire du mil. Le rendement est 6 à 8 fois meilleur sur le zaï et la demi-lune comparativement au semis à la daba. Le modèle développé a reproduit avec une précision satisfaisante le ruissellement observé (R² entre 0.73 et 0.95) et a permis sur le long terme (1961-2009) de simuler la variabilité du stockage de l'eau pour chaque technique en réponse à divers régimes de précipitations. Il apparaît que le zaï et la demi-lune peuvent atténuer l'effet des sècheresses en conservant l'eau disponible pour le drainage profond et pour les cultures pendant 2 à 3 semaines, alors que le semis direct et le cordon pierreux montrent un déficit hydrique important après une semaine. A l’avenir, le zaï permettrait d’assurer une production agricole suffisante à l’horizon 2050.

Mots-clés

Techniques de conservation des eaux et des sols, Méthode SCS-CN, Bilan Hydrologique, Variabilité climatique, Sahel

939
Enseignants
5607
Publications
49
Laboratoires
84
Projets