La révolte du Kòmò de Aly Diallo rend compte de la valeur et de la place d’un objet culturel et cultuel pour les habitants d’un village dans le Mandé. L’engagement, la détermination des initiés et des prêtres à entrer en possession d’une sculpture, simple objet d’art aux yeux des profanes, mais sacré pour cette communauté, nous amène à nous interroger sur les liens que les sociétés traditionnelles africaines entretiennent avec les éléments de leur culture matérielle. La trame de l’œuvre est construite autour d’un conflit qui oppose pouvoir politique associé aux communautés religieuses contre la communauté dite animiste revendiquant son Kòmò, un objet rituel entreposé dans le Musée national à Bamako. Ainsi, ce scénario soulève la problématique de la fonction des œuvres d’art émanant de la culture matérielle des communautés traditionnelles dans le contexte contemporain. Comment le Kòmò est-il arrivé dans le Musée ? Quelles sont les raisons fondamentales qui soutiennent le mouvement des initiés et des prêtres du Kòmò? Quelles explications rationnelles peut-on donner à un tel intérêt pour un objet de culte de nos jours ? Il s’agira pour nous d’analyser la logique des rapports de l’homme à des objets de son environnement, des objets de dévotion qui donnent force à son existence dans le monde.
Kòmò, culture matérielle, société traditionnelle, explications rationnelles, initiés