La présente étude a pour objectif de faire l’état des connaissances traditionnelles endogènes relatives aux plantes locales utilisées contre les bio-agresseurs des cultures et des produits agricoles. A travers une série d’enquêtes ethnobotaniques réalisée de 2018 à 2019 dans la région des Cascades au Burkina Faso, 150 personnes appartenant à l’ethnie Turka ont été interviewées. Les informations recherchées en utilisant des entretiens semidirectifs, ont concerné les noms locaux des plantes, les parties utilisées, les domaines d’utilisation et leurs modes d'utilisation. Les données collectées ont permis de recenser 33 espèces de plantes réparties en 30 genres et 19 familles utilisées traditionnellement contre les bio-agresseurs agricoles. Ces plantes interviennent sélectivement dans trois domaines : la répulsion des insectes, l’inhibition des herbes envahissantes et la construction des greniers. Les espèces sont utilisées soit directement ou transformées en poudre ou en cendre. Les feuilles sont plus utilisées que les autres organes. Cassia nigricans est l’espèce la plus utilisée pour son effet répulsif et Parkia biglobosa pour son effet inhibiteur. Des études approfondies sur les propriétés chimiques des potentielles espèces permettront de réduire l’impact des produits chimiques en agriculture contre les bio-agresseurs.
Ethnobotanique, Diversité végétale, Ennemi agricole, Secteur sud-soudanien, Afrique de l’ouest