Introduction : L’infection par le VHB constitue un problème de santé publique. Elle se présente essentiellement sous trois grandes formes : l’hépatite chronique active à antigène HBe

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positif (sauvage) ; l’hépatite chronique active à antigène HBe négatif (mutant pré-C) et l’infection chronique antigène HBe négatif (portage inactif). Cette dernière pose un problème de surveillance du fait de risque de réactivation virale. Le but de notre travail était d’étudier le portage inactif du VHB au Centre Hospitalier Universitaire Yalgado Ouédraogo.

Patients et Méthodes : Il s’est agi d’une étude prospective observationnelle menée du 1er Janvier 2007 au 31 Décembre 2014. Etaient inclus tous les patients suivis en consultation externe dans le service d’hépato-gastroentérologie âgés d’au moins 15 ans qui avaient un antigène HBs positif depuis au moins 6 mois, des anticorps anti-HBe positifs, un antigène HBe négatif, des transaminases normales pendant au moins une année et un ADN viral inférieur à 20000 UI/mL. Les patients qui avaient un antigène HBs positif depuis moins de 6 mois, des transaminases élevées, ou un ADN viral supérieur à 20000 UI/mL étaient exclus.

Résultats : Au total 162 patients ont été recrutés dont 113 hommes (70%) et 49 femmes (30%). L’âge moyen des patients était de 35 ans. Des facteurs de risque de contamination ont été retrouvés chez 27 patients (16,7%). L’ancienneté du portage de l’Ag HBs variait de 2 à 29 ans. La découverte de l’infection au cours d’un bilan de santé (46,3%) et d’un don de sang (36,4%) était la plus fréquente. L’examen physique était normal chez tous les patients (100%). La charge virale était indétectable chez 18,5% des patients, moins de 2000 UI/mL chez 73,5% des patients, et comprise entre 2000 et 20000 UI/mL chez 8% des patients. Le titre de l’Ag HBs a été obtenu chez 18 patients avec une valeur moyenne de 4895 UI/mL. L’échographie hépatique était normale chez 150 patients (92,6%) et un aspect de stéatose a été trouvé chez 12 patients (7,4%). A la fin de l’étude, 128 patients (79%) étaient restés porteurs inactifs, 21 patients (13%) ont développé une hépatite active, 9 patients (5,5%) ont eu une négativation de l’Ag HBs, 1 patient (0,6%) avait développé un carcinome hépatocellulaire sur cirrhose et 3 patients (1,8%) étaient perdus de vue.

Conclusion : L’hépatite chronique B demeure un problème majeur de santé publique au Burkina Faso. Le portage inactif est l’aspect de la maladie défini par une biologie hépatique normale. Il implique une surveillance rigoureuse en raison du risque de réactivation virale. Toute fois la vaccination demeure la meilleure stratégie de lutte contre l’hépatite B.