La décentralisation consacre le droit des collectivités territoriales à s’administrer
librement et à gérer des affaires propres afin de promouvoir le développement à la base
et de renforcer la gouvernance locale. Au Burkina Faso, le processus débuté en 1990, a
connu deux cycles de mise en oeuvre et un troisième en cours dont les enjeux sont
multivariés. L’étude a pour objectif principal de cerner les enjeux majeurs liés à la mise
en oeuvre du cycle III de la décentralisation au Burkina Faso. Elle part du postulat selon
lequel le processus de décentralisation au Burkina Faso est éprouvé par des enjeux
institutionnels, politiques, sociaux et économiques. La démarche méthodologique suivie
pour l’analyse se veut plus qualitative et analytique et axée sur la capitalisation de données
secondaires, la collecte de données primaires à partir de la réalisation d’enquêtes auprès
d’une population cible et d’entrevues avec des personnes ressources, soit un échantillon
démographique de 300 personnes choisies de façon aléatoire. Les résultats obtenus
montrent que malgré l’adoption depuis 1990 de plusieurs textes sur les modalités de
transfert des compétences et des ressources aux collectivités territoriales, le processus de
décentralisation semble toujours être impulsé par le haut. Il est initié par le
Gouvernement central sous le modèle top-down pour le développement des collectivités
territoriales. Aussi l’opérationnalisation des transferts reste-t-elle globalement incomplète
et ambiguë, ce qui pose des enjeux d’autonomisation et de développement des
collectivités territoriales.
Burkina Faso, décentralisation, cycles I, II et III, jeux d’acteurs