Le Burkina Faso est impacté par le terrorisme depuis 2015. Le présent article interroge la possible contribution du griot au processus de dialogue et de paix dans la lutte contre le terrorisme au Burkina Faso. Il s’agit de chercher à savoir dans quelle mesure il peut à travers sa médiation, contribuer à l’apaisement de la situation afin de consolider le vivre ensemble. Une immersion dans le monde du griot nous a permis de constater que c’est un personnage présent dans l’aire culturelle du Burkina Faso dominée par l’oralité. C’est le maître de la parole ; un véritable artiste qui se caractérise par ses compétences de musicien, de généalogiste, d’historien, de psychologue, et surtout de médiateur. Partant, la médiation du griot peut être une alternative crédible à la résorption de cette catastrophe qu’est le terrorisme au Burkina Faso. Il est possible de solliciter sa contribution dans l’espoir que son message sera entendu par tous. L’on pourrait alors associer ce mécanisme endogène de résolution des conflits aux moyens de communication modernes pour atteindre des horizons éloignés. Cependant, un tel processus de médiation reste difficile du fait que nous ignorons les causes profondes du terrorisme. Il n’est pas certain que le message du griot soit entendu par les partisans du terrorisme. En dépit de cela, la médiation du griot à défaut d’être un remède, apparaît comme un médicament culturel endogène disponible pouvant être utile dans le traitement du terrorisme et de ces affects. Rien ne coûte d’essayer.

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