La dégradation des sols constitue une grave menace pour la sécurité alimentaire et
la lutte contre la pauvreté des populations en Afrique subsahélienne.
L’agroécologie apparaît comme une alternative viable pour relever le défi de la
durabilité des systèmes agricoles. Cependant, cette pratique accroit les besoins
azotés des microorganismes occasionnant ainsi une forte immobilisation du N
disponible aux dépens des plantes. Cette étude vise à déterminer l’effet des
amendements à base de bois et rameaux fragmentés (BRF) de Piliostigma
reticulatum (D.C.) Hochst enrichis avec différentes sources d’azote (fumure
organique, urée ou légumineuse associée) sur le cycle des nutriments, l’activité
biologique et les rendements des cultures. Le dispositif expérimental situé à
Gampela en zone soudano-sahélienne du Burkina Faso, comprend 32 parcelles
groupées en 4 blocs de Fisher (répétitions) complètement randomisés avec huit
traitements (Témoin absolu ; fumure organique (6tMS.ha-1) ; Urée (50kg.ha-1) ;
Culture associée (niébé) ; BRF utilisé seul (3t MS. ha-1) ; BRF+Fumure
organique; BRF+Urée et BRF+Culture associée ). Après 5 années d’expérimentation, les parcelles amendées aux BRF ont montré une hausse du C total et du N minéral (NH4-N et NO3-N). Le rapport C/N initialement élevé sous BRF seul, a été significativement amélioré sous BRF enrichis. La respiration induite a été meilleure avec des substrats glucosés et azotés (alanine, arginine) montrant des limitations catabolique en CN sous BRF. En outre, le BRF a significativement augmenté la capacité de nodulation du niébé et les rendements du sorgho. L’effet de l’enrichissement sur les rendements du sorgho a été plus important (+1,95 t.ha-1 ) lorsque BRF est enrichi en fumure organique.

Amendements ligneux, Piliostigma reticulatum, Sources azotées, COS