La problématique de la gestion consensuelle des ressources en eau transfrontalière apparaît comme un impératif pour les États ouest-africains, au regard de l’historicité des frontières post-coloniales et des conflictualités d’usages des ressources de part et d’autre de la frontière. Elle induit de multiples enjeux pour la gestion intégrée des ressources en eau et la préservation de la biodiversité. De part et d’autre de la frontière Burkina Faso-Mali, l’exploitation des ressources en eau du cours d’eau Sourou, implique de nombreux acteurs et différents usages. Entre usage pour l’agriculture, l’élevage, la pêche ou l’alimentation en eau potable, le partage de l’eau ne se fait pas sans difficulté entre acteurs aux intérêts divergents. Pour y faire face, un comité transfrontalier de gestion intégrée des ressources en eau du bassin est mis en place par les deux États. Dans la pratique cet accord a servi de cadre pour lancer une initiative de coopération transfrontalière entre les collectivités territoriales riveraines du cours d’eau Sourou. Cette situation, interroge la manière dont la gestion concertée des ressources en eau transfrontalières participe à la construction d’un espace de coopération et, comment s’organise la gouvernance d’un tel espace. L’objectif principal de la présente étude est d’analyser le rôle que jouent les ressources en eau dans la construction des territorialités transfrontalières à partir de l’exemple de l’interface Burkina-Mali. La méthodologie a mobilisé une revue de la littérature sur les dynamiques transfrontalières et les communs, ainsi que des entretiens avec des acteurs transfrontaliers et des enquêtes auprès des populations. Les résultats permettent d’appréhender le processus de territorialisation à partir de la gestion des ressources en eau dans les zones frontalières.
coopération, espace transfrontalier, ressource en eau, Afrique de l’Ouest, Burkina Faso, Mali