Introduction : L’optimisation de la tolérance rénale des chimiothérapies anticancéreuses
passe par une évaluation appropriée de la fonction rénale des patients, avant et au cours des
traitements. L’objectif de l’étude était d’évaluer la fonction rénale des patientes sous
chimiothérapie du cancer du sein à Ouagadougou.
Matériel et méthodes : Il s’est agi d’une étude transversale à visée descriptive, avec collecte
rétrospective des données du 1er janvier 2021 au 31 décembre 2022. Ont été incluses, les
patientes sous chimiothérapie du cancer du sein, suivies au CHU de Bogodogo et ayant réalisé
un dosage pré et post-thérapeutique de la créatininémie. Le débit de filtration glomérulaire
(DFGe) a été estimé selon l’équation Chronic Kidney Disease Epidemiology Collaboration (CKDEPI).
Résultats : Dans l’étude, 51 patientes ont été incluses. L’âge moyen était de 47±1,66 ans, avec
une majorité de patientes ayant moins de 45 ans (54,90%). Le carcinome infiltrant de type non
spécifique (98,04%) et le grade SBRm II (80,39%) étaient les plus retrouvés. La créatininémie
moyenne était de 63,48±2,19 μmol/L en pré-thérapeutique et 68,73±2,51 μmol/L en postthérapeutique.
Le DFGe moyen était de 112,17±3,09 mL/min/1,73m2 avant la chimiothérapie
et de 106,79±3,03 mL/min/1,73m2 après la dernière cure. Parmi les patientes, 19,61%
présentaient un DFGe pré-thérapeutique légèrement diminué et 23,53% en postthérapeutique.
Le DFGe pré-thérapeutique était significativement plus bas chez les patientes
ayant plus de 45 ans (p= 0,0208).
Conclusion : Peu de troubles de la fonction rénale ont été retrouvés au cours de la
chimiothérapie du cancer du sein, témoignant d’une bonne tolérance rénale aux molécules.
L’association d’autres biomarqueurs tels que l’albuminurie pourrait permettre une meilleure
évaluation de cette fonction.
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