Introduction : La sélection des donneurs de sang est basée sur des critères bien définis
afin de s'assurer que le don de sang ne nuira pas à leur santé. Aussi, certaines affections
endémiques entrainent une perturbation du protidogramme témoin d’infection et de
syndrome inflammatoire. C’est ainsi que, dans le but de contribuer à l’appréciation de l’état
de santé du donneur de sang au CRTSO, nous avons entrepris d’évaluer le protidogramme
chez les donneurs de sang.
Matériels et Méthodes : Nous avons conduit une étude prospective de février à juin 2020.
La population d’étude était constituée de donneurs volontaires déclarés aptes au don de
sang à l’issue de l’entretien médical pré-don au CRTSO. Les données ont été recueillies au
cours de l’entretien médical pré-don. Les résultats du groupage sanguin et de la sérologie
(VIH, VHB, VHC et syphilis) ont été collectes au CRTSO. Pour les autres paramètres
biologiques, des prélèvements de sang total veineux ont été effectués entre 08h et 12h chez
les donneurs à jeun depuis au moins 12 heures et le dosage a été fait au laboratoire de
biochimie du CHUYO. L’électrophorèse des protéines a été réalisé à l’aide de l’automate
Helena SAS-3/4 par migration sur gel d’agarose. L’analyse des données a été faite sur Epiinfo
7.2.1.0.
Résultats : Nous avons inclus 110 donneurs volontaires de sang, majoritairement des
hommes (67,27%). La moyenne d’âge était de 28,11±8,24 ans avec des extrêmes de 18 à
56 ans. Il y avait 37,27% nouveaux donneurs. Le groupe sanguin O était le plus fréquent
(52,73%), suivi du B (23,64%). Les donneurs de sang étaient porteurs d’une
hémoglobinopathie à 22,73%. Sur les 8 donneurs ayant une sérologie positive, 7 étaient des
nouveaux donneurs soit 87,5%. Près d’1 donneur sur 4 (24,54%) avaient une dyslipidémie.
Le protidogramme a révélé que 17,28% des donneurs avaient des protéines totales élevé,
38,18% un taux d’albumine élevé, 50,90% un taux d’α-2 globulines élevé et 5,45% un taux
de γ-globulines élevé. Environ 25% des donneurs de sang constitués essentiellement de
nouveaux donneurs présentaient une perturbation du protidogramme. Les nouveaux
donneurs avaient des valeurs des protéines totales et des 􀀀-globulines plus élevées par
rapport aux anciens donneurs
Conclusion : Les résultats montrent que les donneurs de sang, particulièrement les
nouveaux donneurs, ne sont pas nécessairement en parfait état de santé. Ainsi, le
protidogramme associé aux tests de sélection des donneurs de sang au CRTSO permettrait
de révéler certains états infectieux ou inflammatoires ayant échappé à la sélection clinique,
ce qui permettra de renforcer la sécurité transfusionnelle et la prise en charge médicale des
donneurs de sang.

Profil protéique, protidogramme, don de sang, CNTS