La mortalité maternelle demeure élevée en Afrique et la faible prévalence contraceptive constitue l’un de ses principaux facteurs explicatifs. Ainsi, plusieurs actions ont été entreprises pour accroître la prévalence contraceptive mais leur efficacité est influencée par les abandons ou les changements de méthodes. Cette étude vise à identifier les facteurs associés aux abandons ou changements de méthodes contraceptives au centre de santé et de promotion sociale (CSPS) de Wemtenga, Ouagadougou au Burkina Faso. Nous avons conduit une enquête transversale analytique entre juillet et août 2015 auprès des femmes reçues pour la planification familiale. Les facteurs associés aux abandons ou changements de méthodes contraceptives ont été identifiés à travers une régression logistique multivariée au seuil de significativité de 5%. Au total, 391 femmes ont été incluses dans l’étude et leur âge moyen était de 32,2 ans (Intervalle de confiance à 95% « IC95% » : [31,4-32,9]). Les femmes au foyer représentaient 57,1% et 61,1% d’entre elles étaient instruites. La proportion des femmes ayant abandonné ou changé de méthodes contraceptives était de 23,5%. Les effets secondaires (75%) constituent la principale raison évoquée par les clientes pour justifier l’abandon ou le changement de méthodes. Le niveau d’instruction (Odds ratio ajusté « ORa » = 2,4 ; IC95% [1,1-5,2]), la religion (ORa = 0,3 ; IC95% [0,1-0,8]) et la gestité (ORa = 0,4 ; IC95% [0,1-0,8]) de la femme étaient associés à l’abandon ou changement de méthodes contraceptives. L’abandon ou le changement de méthodes contraceptives est fréquent dans le CSPS de Wemtenga. Il est donc indispensable de renforcer les connaissances des femmes sur les effets secondaires des méthodes contraceptives et la conduite à tenir face à auxdits effets secondaires lors du counseling.
Abandon, changement, méthode contraceptive, planification familiale, Burkina Faso