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L’ancrage culturel dans Les carnets secrets d’une fille de joie de Patrick G. Ilboudo,
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Discipline: Langues et littératures
Auteur(s): SARE/MARE Honorine
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Renseignée par : SARE/MARE Honorine
Résumé

Les carnets secrets d'une fille de joie de Patrick G. Ilboudo est un récit de la vie d'une femme de mauvaise réputation, appelée Fatou Zalme. Cette dernière décide de raconter ses multiples expériences à son «petit frère» Mita Wogada. Avec toute la lucidité qui sied, Fatou Zalme raconte avec force détails comment elle en est venue à la prostitution. Elle déballe ce qu'elle a connu et fait avec les hommes de toutes les catégories sociales : politiciens, commerçants, syndicalistes et même un déclassé marginalisé qui souffre d'un handicap moteur.
Comme elle le dira elle-même : société n 'a pas eu pitié de moi, c 'est pourquoi, j 'ai traité les hommes sans sentiments et sans égards, alors, moi je me suis juré de régler mes comptes avec l'amour.» (p. 19). En effet, Fatou Zalme vendait ses charmes à qui le voulait sans le moindre scrupule. Elle va des chambres d'hôtels à des maisons de passe.
Elle sait qu'elle va rendre l'âme puisqu'elle le dit de temps à autre à «son souffre-douleur» Mita Wogada. Celui —ci essaie tant bien que mal de soutenir cette longue narration qui, par moments, lui pèse puisqu'il somnole brièvement par intermittence.
A la fin de son récit, Fatou Zalme sent que quelque chose éclate et craque au fond d'elle et pourtant, dans un effort de rétention et de maîtrise de soi sans doute, elle ne le fait pas sentir à son interlocuteur, Mita Wogada. Ce dernier ne sait pas qu'elle est en train de mourir car perdu dans ses propres pensées. A un moment donné, il est alerté par le silence de la prostituée. Il se retourne et constate à son grand étonnement que «celle-ci plongeait dans un sommeil de mort» (p. 182). Aussitôt il prévient sa mère (de Fatou) et hèle un taxi qui l'emmène à l'hôpital Yalgado. Là, le médecin déclare qu'elle est «victime d'une surdose de plusieurs médicaments pris dans une intention d'autolyse» (p. 185). Fatou Zalme laisse ainsi derrière elle, un enfant à l'orée de l'adolescence, une vieille mère veuve et sans revenu, un «petit frère» sans repère, et une société qui n'a pas changé d'un iota.

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