Le complexe écologique PONASI est le deuxième sanctuaire d’aires protégées du Burkina Faso. L’un de ses objectifs est la promotion de la conservation de la biodiversité. Mais il fait l’objet d’une dégradation avancée de ses ressources malgré l’instauration des politiques de gestion décentralisée des ressources naturelles. L’objectif général de cette étude est d’analyser l’évolution globale de l’occupation des terres du complexe écologique PONASI depuis la mise en œuvre du processus de décentralisation. De façon spécifique, il s’agit d’établir une corrélation entre le niveau de conservation des ressources forestières du complexe et la mise en œuvre des politiques de décentralisation.
La méthodologie s’est basée sur l’approche systémique. Elle a consisté à l’analyse spatiale, aux enquêtes de terrain, à l’analyse de l’évolution des données climatiques et démographiques. L’analyse spatiale a porté sur le traitement des images Landsat multi-dates (1986, 1998, 2010, 2019) afin de faire ressortir l’évolution de l’occupation des terres. Cela a permis de disposer d’un état des lieux qui démontre une tendance régressive des différentes unités d’occupations des terres. De ce fait, les principales données des superficies montrent que les forêts galeries sont passées de 12 295 ha en 1986 contre 7 598 ha en 2019.
Les savanes arborées quant à elles ont connu une régression en passant de 81 444 ha en 1986 à 33 077 ha en 2019. Les savanes arbustives peu dégradées à forte couverture herbeuse ont augmenté de superficie en passant de 13 434 ha à 32 328 ha. Ces chiffres traduisent une dégradation des ressources du complexe. Plusieurs facteurs sont à l’origine de cette dynamique dont la faiblesse de la gouvernance du complexe. Les perspectives dégagées de cette étude préconisent la nécessité de réorienter les attributions des compétences de gestion dévolues aux collectivités territoriales.

Complexe-Dynamique-Occupation des terres-décentralisation-Télédétection