Durant les 30 dernières années, la population de l’Afrique a presque doublé atteignant 1,111 milliards d’habitants en 2013 (Wikipédia). Cependant, les investissements dans le secteur de l’agriculture dont dépend une grande majorité de cette population sont restés faibles. Dans la plupart des pays, notamment ceux au sud du Sahara comme le Burkina Faso, l’agriculture est faiblement mécanisée et
fortement tributaire des conditions climatiques dont les changements en cours affectent négativement les systèmes agraires de production. Ces implications font du changement climatique l’un des défis majeurs du développement dans les pays du
Sahel. Au Burkina Faso comme ailleurs dans le Sahel, le bouleversement des conditions climatiques se caractérise par le relèvement des températures et la recrudescence des phénomènes extrêmes dont les sécheresses, les inondations et les invasions acridiennes. De tels événements sont susceptibles de conduire à des crises alimentaires du fait de la dégradation des terres et la baisse de la production agricole. Afin de pallier ces problèmes, une transition dans les pratiques agricoles est plus que jamais nécessaire. L’objet de cette recherche est de faire ressortir les véritables enjeux de changement climatique sur la production agricole au Sahel, à travers le cas
du Burkina Faso, et d’analyser la viabilité des stratégies mises en œuvre par les populations pour y faire face. La méthodologie de recherche a abord consisté à la caractérisation de la dynamique du climat par le traitement statistique et l’analyse de ses paramètres
essentiels que sont les températures et la pluviométrie. Le résultat a clairement mis en exergue une crise climatique qui se traduit par la hausse des isothermes moyennes et la fluctuation spatiale des isohyètes 600 et 900 mm. Ensuite, un inventaire des stratégies de riposte développées par les populations a été dressé. Cela a permis d’en discuter la viabilité car, en dépit des énormes efforts déployés par les agriculteurs, la production est de plus en plus insuffisante pour nourrir une population dont l’effectif est en constante augmentation.

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