La dégradation de la situation sociopolitique au Mali a entraîné le départ d’un nombre important de la population et du bétail vers le Burkina Faso où le plus gros contingent a trouvé refuge dans la région du Sahel. Or, dans cette région, les écosystèmes sont déjà fragilisés par la détérioration des conditions climatiques et l’intensification des activités agricoles et pastorales de type extensif. Dans un tel contexte, l’arrivée et l’installation des
réfugiés avec un important cheptel constituent une nouvelle source de pression supplémentaire sur les composantes environnementales. L’objet de cette recherche est d’examiner les conséquences plausibles de cet afflux des réfugiés maliens sur le milieu. Cela est d’autant plus nécessaire que la mise en œuvre éventuelle de mesures d’atténuation ou de réhabilitation des sites d’accueil passe par une connaissance approfondie de la situation
réelle. Pour ce faire, la méthode de l’évaluation environnementale stratégique basée sur l’exploitation des images Landsat pour une analyse spatiale a été privilégiée afin de dresser un état des lieux des sites d’accueil. A cela s’ajoutent des observations sur le terrain et des enquêtes sociologiques. Cette démarche a montré que l’installation des réfugiés a accru la pression sur les ressources naturelles des sites, avec pour conséquences la dégradation des formations végétales, l’épuisement précoce des points d’eau et l’érosion des sols. Il y a également une exacerbation de la pollution environnementale. Ces résultats peuvent orienter la mise en œuvre de mesures d’atténuation appropriées ou d’éventuelles stratégies de
réhabilitation des sites par les organismes qui œuvrent pour une meilleure insertion des réfugiés (HCR, FAO).
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