La chanson est un texte oral qui se prête mieux à l’expression des sentiments et des ressentiments du sujet. C’est un exutoire pour la femme moaaga, victime de stéréotypes sociaux de s’épancher et de revendiquer un mieux-être. L’artiste Wendy s’en sert à juste titre pour combattre l’infidélité de l’homme d’une part et pour attirer l’attention de la société sur les pesanteurs sociologiques qui oppriment la femme d’autre part. La présente réflexion repose sur une chanson extraite de l’album « Gal-yam » mis sur le marché du disque en 2009. Celle-ci a pour démarche méthodologique l’ethnologique de Généviève Calame-Griaule qui préconise que tout texte oral soit analysé en tenant en compte le triptyque langage, culture et société. Dans M’ba sιda, Wendy prête sa voix à la gent féminine pour dénoncer les inconduites de l’homme tout en lui rappelant les engagements d’amour pris le jour du mariage. A travers l’analyse ethnolinguistique, on s’aperçoit que la femme se sert de son corps pour subjuguer son mari afin de reconquérir les premières amours. C’est dans ce sens que celle-ci ressasse les souvenirs de sa jeunesse où son mari, autrefois prétendant, se battait pour l’épouser. Mais la chanson M’ba sιda, tout en assumant la fonction de divertissement, demeure un véritable instrument pédagogique dans la mesure où elle interpelle toute la société sur la nécessité de combattre les vices (infidélité, parjure) qui entravent son développement.
chanson, condition féminine, amour