Au Burkina Faso, comme une pieuvre, la pauvreté s’étend dans toutes
les couches socio-professionnelles au point que les jeux de hasard, perçus par
bon nombre de personnes comme une aubaine, suscitent un engouement sans
précédent chez les Burkinabè de toutes les conditions sociales. Au rang de ces
jeux de hasard et d’argent figure en bonne place le Pari mutuel urbain du
Burkina (PMU’B), dont la langue de jeu est le français, langue officielle du
pays. Pourtant, parmi ses fidèles clients, il y a beaucoup d’analphabètes en
langue française. Ceux-ci se voient donc contraints d’apprendre le français sur
le tas pour espérer être un jour parmi les heureux gagnants de la Loterie
nationale burkinabè (LONAB). Toute chose qui fonde à nous demander si le
PMU’B ne contribue pas à l’auto-alphabétisation en langue française des
parieurs. Pour répondre à cette problématique, nous avons jugé utile de nous
pencher sur la question à travers le présent article, qui se fixe pour objectif
d’évaluer la contribution du PMU’B à l’auto-alphabétisation en langue
française des parieurs. Pour bien mener cette étude, nous avons, dans la
démarche méthodologique, privilégié l’enquête de terrain, qui nous a conduits
auprès des parieurs analphabètes et des gérants de kiosques PMU’B de la
LONAB.
PMU’B, alphabétisation, auto-alphabétisation, analphabètes