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Étude comparative des perturbations hématologiques et biochimiques au cours de la dengue versus paludisme.,
Lien de l'article: 2517-8393 www.revafric-bm.sn
Auteur(s): Savadogo M, Diallo I, Sondo KA, Diendéré AE
Auteur(s) tagués: SAVADOGO Mamoudou
Renseignée par : SAVADOGO Mamoudou
Résumé

Introduction : Les maladies infectieuses sont causes de perturbations biologiques dont l’analyse rigoureuse
permet d’évoquer le diagnostic. Ce travail avait pour objectif de comparer les perturbations hématologiques
et biochimiques constatées au cours de deux pathologies infectieuses : dengue versus paludisme dans le
service des maladies infectieuses.
Matériels et Méthode :
Il s’est agi d’une étude rétrospective à visée descriptive et analytique couvrant la période de janvier 2015 à
Octobre 2019. Les patients appariés selon l’âge et le sexe, étaient répartis en deux groupes : les patients
ayant souffert de paludisme et ceux ayant souffert de la dengue. Les patients inclus étaient ceux disposant
d’au moins d’un hémogramme, d’un dosage des transaminases, de la créatinémie, et de la CRP.
Résultats :
Au total 132 dossiers ont été colligés (66 cas de paludisme et 66 cas de dengue). L’âge moyen des patients
était de 39 ans±19. La classe d’âge modale était celle de 20 ans à 29 ans. Les patients provenaient
majoritairement de la ville de Ouagadougou (86%). 70% des patients souffrant de dengue avaient une
thrombopénie contre 30% pour le paludisme (p=0,0008). 88,9% des patients souffrant de dengue avaient une
leucopénie contre 11,1% pour le paludisme (p=0,01). 79,3% des patients souffrant de paludisme avait une
leucocytose contre 20,7% pour la dengue (p=0,001). Au cours du paludisme, les patients atteints de forme
grave avaient 5 fois plus de risque d’avoir une leucocytose (OR=5). 75% des patients souffrant de paludisme
avait une anémie contre 25% des patients souffrant de dengue (p=0,10). L’anémie était liée aux formes
graves des deux pathologies puisque 83,3% des patients souffrant de paludisme grave étaient anémiés contre
16,7% des patients souffrant de paludisme simple (p=0,009) et 61,5% des patients souffrant de dengue
sévère étaient anémiés contre 38,5% des patients souffrant de dengue classique (p=0,035). Au cours du
paludisme, les patients souffrant de forme grave avaient trois fois plus de risque de faire une anémie (OR=3).
Il y avait un lien entre une augmentation des ASAT et la dengue puisque 90,9% des patients atteints de
dengue avaient des ASAT élevées contre 9,1% des patients souffrant de paludisme (p=0,049) ; alors que ce
lien n’était pas établi en ce qui concerne les ALAT puisque la proportion de patients ayant des ALAT
augmentées était de 90,2% cours de la dengue contre 9,8% au cours du paludisme (p=0,12). Les patients
souffrant de dengue avaient trois fois plus de risque d’avoir des ALAT élevés (OR=2,8) et quatre fois plus de
risque d’avoir des ASAT élevés (OR=4,2). 61,5% des patients souffrant de dengue avaient une CRP augmentée
contre 38,5% pour le paludisme (p=0,20). Une créatininémie augmentée était retrouvée chez 72,7% des
patients souffrant de paludisme contre 27,3% pour le dengue (p=0,008). Les patients atteints de paludisme
grave avaient deux fois plus de risque d’avoir une créatininémie élevée (OR=1,99).
Conclusion : Devant une thrombopénie associée à leucopénie, et à une élévation des transaminases, le
clinicien devra avant tout penser à la dengue. Et devant une leucocytose associée à une élévation de la
créatininémie il devra penser au paludisme.

Mots-clés

Thrombopénie, ALAT, ASAT, créatininémie, anémie, CRP, paludisme

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