La syndicalisation est l’action d’adhérer ou de faire adhérer un individu
à une formation syndicale. L’origine de cette action est in facto liée aux
mauvaises conditions de travail et de vie, selon la littérature abondante. Mais
ces raisons contextuelles (immédiates) ne pourraient guère suffisamment
déterminer les rapports des travailleurs aux syndicats. Ce qui implique qu’il
existe des facteurs lointains qui explicitent davantage l’origine de
l’engagement syndical. Cet article met l’accent sur le processus de
l’engagement et de l’émergence du leadership syndical des femmes au sein de
la Confédération Nationale des Travailleurs du Burkina (CNTB) à travers
l’analyse de leurs différents parcours de vie. Ainsi, pour explorer leurs
trajectoires sociales, nous nous sommes inspirés de la méthode de « récit de
vie » de D. Bertaux (1997). Des entretiens individuels ont été réalisés, à cet
effet, auprès de 38 personnes (hommes et femmes, syndiqués (es) et non
syndiqués² (es)). L’analyse des données collectées montre que la famille en
tant qu’agent de socialisation primaire constitue le socle de la socialisation
syndicale et de la formation de la personnalité de base. Outre l’origine
familiale, l’école et les différents groupes sociaux et religieux créent et
consolident les prédispositions à l’orientation syndicale, et, contribuent
également à sédimenter les valeurs de leadership

syndicalisme, leadership féminin, trajectoire sociale