Détails Publication
Surveillance des effets indésirables lors des campagnes de la chimioprévention du paludisme saisonnier chez les enfants de 3-59 mois au Burkina Faso,
Lien de l'article: DOI10.3917/spub.235.0121
Auteur(s): Joël Ouoba, Sougrimani Lankoandé-Haro, Souleymane Fofana, Aminata P Nacoulma, Lassané Kaboré, Issiaka Sombié, Toussaint Rouamba, Fati Kirakoya-Samadoulougou
Auteur(s) tagués: NACOULMA Aminata P.
Renseignée par : NACOULMA Aminata P.
Résumé

Introduction : La chimioprévention du paludisme saisonnier (CPS) par l’administration en masse de la sulfadoxinepyriméthamine + amodiaquine (SPAQ) permet de réduire le fardeau du paludisme chez les enfants de 3-59 mois. La survenue d’effets indésirables (EI) pourrait nuire au succès de cette intervention. Il existe peu d’études sur la surveillance des EI de la CPS en Afrique subsaharienne et plus particulièrement au Burkina Faso, pays de forte endémicité palustre. Notre objectif principal était de caractériser les effets indésirables notifiés au cours des campagnes CPS au Burkina Faso. Secondairement, nous avons évalué la performance de la pharmacovigilance intégrée au programme de CPS dans le but de soutenir la sécurité d’administration de la CPS.
Méthodes : Nous avons réalisé une analyse rétrospective à visée descriptive des rapports d’effets indésirables de la CPS enregistrés dans VigiBase® entre le 1er janvier 2014 et
le 31 décembre 2021. Nous avons utilisé la P-method pour l’analyse de l’évitabilité des effets indésirables graves et les critères de l’OMS pour évaluer la performance de la pharmacovigilance intégrée au programme de CPS.
Résultats : Au total, 1 105 cas individuels de rapports de sécurité de la CPS ont été analysés dans VigiBase® pour 23 311 453 doses administrées. Aucun signal de pharmacovigilance n’a été détecté. Le nombre des cas graves était de 101, dont 23 (22,8 %)évitables. Chez 38,1 % des enfants, la survenue des EI a occasionné l’arrêt de l’administration du traitement de la CPS. Le vomissement était l’effet indésirable le plus fréquemment rapporté (48,0 %). La proportion d’enfants dont le traitement a été arrêté pour motif de vomissement était de 42,7 %, tandis que la proportion d’arrêts de traitement pour les autres EI était de 32,8 % (p=0,01). La pharmacovigilance de la CPS a contribué à 46,2 % à l’alimentation de la base de données nationale de pharmacovigilance. Le taux de notification était de 0,03 pour 1 000 enfants exposés en 2021. Le score d’exhaustivité médian des rapports était de 0,7 (P25-P75 : 0,5-0,7) et le délai médian d’enregistrement des rapports dans VigiBase® était de 204 (P25-P75 : 143-333) jours.
Conclusions : Les vomissements peuvent nuire à l’objectif de la CPS. Des mesures de gestion de cet effet indésirable doivent être prises pour améliorer le succès de la CPS. Au regard des informations sur le délai de notification et le taux de notification, la notification spontanée devrait être soutenue par une surveillance active, notamment une « cohort event monitoring » au Burkina Faso.

Mots-clés

939
Enseignants
5607
Publications
49
Laboratoires
84
Projets