Dans l’article « la lutte contre les inégalités et la question du lien social », nous sommes partis d’un constat que la démocratie moderne repose sur quelques piliers : l’État de droit, la liberté, le pouvoir du peuple et l’égalité. Mais on assiste depuis quelques années à la montée des inégalités dans nos démocraties, par exemple des inégalités de revenus, de richesses, ainsi que celles liées au pouvoir etc. Le problème est qu’à mesure que les inégalités deviennent trop fortes entre les membres d’une même société, le sentiment d’appartenir à une même collectivité ne fait que s’effriter. On pourrait dire que l’’inégalité de condition nuit aux relations sociales et que les sociétés inégalitaires se fragmentent davantage à mesure que les distances sociales s’accroissent entre les individus. On peut rappeler à titre préliminaire que John Rawls considère dans son ouvrage, Théorie de la justice, la justice distributive comme le problème fondamental et inextinguible de la vie en société. La cohésion sociale se construit sur les valeurs partagées et un discours commun, la réduction des écarts de richesse et de revenu. Oui, les inégalités et la pauvreté sont des moteurs importants de l’exclusion sociale dont les conflits, les troubles sociaux et l’instabilité sont la manifestation. C’est pourquoi les questions suivantes se posent : comment réaliser la justice sociale, en cette époque de mondialisation ? Comment régler dans nos sociétés d’aujourd’hui, les tensions entre intérêts personnels et solidarité ? Quelle est l’importance de la liberté et de l’égalité, face aux réalités sociopolitiques actuelles ? Quelles sont les limites de nos devoirs de solidarité envers autrui ? John Rawls affirme qu’une société juste doit être équitable (égalité de traitement et de considération), et non égalitaire (égalité des conditions de vie, égalitarisme pur), légalité c’est l’égale liberté pour tous. En effet, une société est d’autant plus stable quand les inégalités ne menacent pas les libertés qui les ont produites. Autrement dit, dans une démocratie, l’égalité morale doit servir de correctif à l’inégalité économique, cela conduit à tempérer les perceptions (tolérance) pour un mieux vivre ensemble.

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