Introduction : Le recours à la transfusion sanguine
est fréquent en Afrique Sub-saharienne, en raison de
l’anémie palustre, des hémorragiques obstétricales
et des accidents de la circulation routière.
Toutefois, plusieurs pays éprouvent des difficultés
d’approvisionnement en composants sanguins
sécurisés. Notre étude visait à évaluer la couverture
des besoins transfusionnels dans un hôpital de second
niveau au Burkina Faso. Méthodologie : Nous avons
conduit une étude transversale sur les prescriptions
des produits sanguins labiles faites pour les patients
hospitalisés entre le 1er janvier 2015 et le 31 décembre
2016 au Centre hospitalier régional de Koudougou.
Les dossiers des patients, les ordonnances de
prescriptions des produits sanguins ont servi de sources
de données. Résultats : Au cours des deux années,
3145 patients sur 15143 hospitalisés ont bénéficié de
prescriptions de transfusion sanguine, soit un taux de
20,8%. Au total, 3848 prescriptions ont été émises
pour demander 5271 unités de sang. L’âge médian
des patients étaient de 2 ans avec 53,8% d’enfants de
moins de 5 ans. Le sexe féminin représentait 61,1%
des cas et le taux d’hémoglobine moyen était de 52,5
± 25,3 g/L. L’anémie (73,8%) et l’hémorragie (10,7%)
étaient les principales indications de prescription de
transfusion. Le Concentré de globules rouges était
demandé dans 92,3% des prescriptions et dans un
contexte d’urgence vitale dans 91,9% des cas. Le taux
de satisfaction quantitative globale était de 92,3%
(4863 PSL servis pour 5271 demandés). Toutefois,
18,9% des demandes n’ont été que partiellement
satisfaite et aucun PSL n’a été délivré pour 4 cas.
Le délai médian d’obtention du sang était de 137
minutes. La transmission de la prescription au service
de distribution (délai de 143 minutes) était le facteur
qui allongeait le délai d’obtention des produits. Il n’y
avait pas de différences entre les délais de délivrance
pour les demandes urgentes et non urgentes (p = 0,09).
Conclusion : Notre étude montre un niveau
satisfaction des besoins en sang important. Toutefois,
les demandes de sang en urgence vitales étaient très
élevées et il n’y a pas de discrimination selon le
niveau d’urgence dans la délivrance des produits. Ce
qui est contraire aux recommandations des bonnes
pratiques transfusionnelles. Des efforts doivent être
consentis pour la formation des prescripteurs et des
agents en charge de la délivrance des PSL pour une
prescription et une délivrance plus judicieuse des
produits sanguins