La croissance urbaine en Afrique subsaharienne fait face à de
nombreux défis à relever pour permettre un développement harmonieux
de la ville et de ses citoyens. Au niveau des infrastructures et des
équipements sociaux de base, les besoins et les attentes sont
innombrables notamment en matière de transport.
Déplacer plusieurs milliers de personnes au quotidien n’est pas
chose aisée, car étant source de problèmes, de désagréments, quel que
soit le moyen de transport utilisé. Capitale d’un pays en développement,
Ouagadougou a privilégié les déplacements urbains à l’aide de cycles
et cyclomoteurs. Les voitures particulières demeurent un luxe et sont de
conditions vétustes. Il existe des taxis, poussifs empruntés surtout pour
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déplacer des marchandises. Toutes les initiatives de développement des
transports en commun par autobus n’ont pas donné de bons résultats.
Les raisons sont multiples : ville très étendue, absence d’une politique
de transport rigoureuse pour accompagner les citadins dans leurs
déplacements, insuffisance et manque d’entretien du matériel
automobile roulant, mauvais état de la voirie.
Cet article vise à analyser les interactions entre la croissance de la
capitale Ouagadougou, les politiques de transport mises en œuvre,
l’offre de transport et ses conséquences sur la mobilité des populations.
Pour ce faire une revue de la littérature a été nécessaire pour suivre
l’évolution de ces interactions. Elle résulte aussi bien de travaux
d’études administratives que de ceux de chercheurs. Quelques enquêtes
ont permis d’étayer encore davantage cette problématique.
L’étude révèle que Ouagadougou est une ville multimillionnaire,
étendue et sous-équipée. Sa structuration urbaine porte la marque de
l’hétérogénéité et du déséquilibre alors que l’application des politiques
de transport et de la règlementation en vigueur est chancelante. On
aboutit ainsi à un système de transport peu performant réduisant la
mobilité des citadins. De surcroît, la santé urbaine face aux mobilités
des citadins est mise à rude épreuve à travers les accidents de la
circulation et la pollution atmosphérique. Dans ce contexte, peut-on
dire que l’État transporteur a échoué ? Ou doit-on parler de
complémentarité ou de concurrence ?

Ouagadougou, étalement, offre et politiques de transport