Les zoonoses hautement létales provoquées par les virus, les bactéries et les parasites circulent entre les chauves-souris et les humains. Elles reconfigurent les relations entre ces espèces en désignant les chauves-souris comme des réservoirs de pathogènes, à l’origine de possibles épidémies. Pourtant, ces mammifères sont des espèces clés,
jouant un rôle vital dans l’équilibre écologique des écosystèmes burkinabé. En s’appuyant sur une approche ethno-zoologique, cet article analyse les perceptions et les pratiques des populations de la ville de Ouagadougou, Burkina
Faso, en contact avec les chauves-souris. Il s’agit d’une enquête transversale sur 120 personnes. La moitié des
personnes enquêtées avait une activité socioprofessionnelle directement liée aux chauves-souris. Elles étaient
chasseurs de chauves-souris, restaurateurs de viande de chauve-souris et tradipraticiens. Parmi la population
interrogée, 64,17% a déjà consommé de la viande de chauve-souris. Tous ces consommateurs de viande de
chauves-souris pensent qu'il n'y a aucun risque à manipuler et à consommer de la viande de chauve-souris. Ceci
bien que plusieurs espèces de chauves-souris (Eidolon helvum (Kerr, 1792), Epomophorus gambianus (Ogilby,
1835), Scotophilus sp. et Mops. sp) rapportées comme réservoirs de virus pathogènes aient été rencontrées dans
les restaurants et étales des tradipraticiens.
Chauves-souris, Risque sanitaire, Zoonose, Ouagadougou, Burkina Faso