Striga gesnerioides est l’une des contraintes majeures à la production du niébé en Afrique de l’Ouest. Au Burkina Faso, le Striga constitue un fléau national malgré les mesures de lutte proposées par la recherche. La présente étude a pour objectif de recueillir les perceptions paysannes et les connaissances endogènes sur Striga gesnerioides afin de tenir compte des pratiques paysannes et s'appuyer sur leur participation effective pour développer une stratégie de lutte efficace contre ce parasite au Burkina Faso. Ainsi, une enquête a été réalisée auprès des producteurs de niébé à travers des entretiens individuels à l’aide d’un questionnaire dans 15 localités réparties dans les quatre zones agroclimatiques du pays. Au cours de l’enquête, les informations collectées ont porté sur la capacité des paysans à distinguer Striga gesnerioides de Striga hermonthica, leurs perceptions sur les pertes de rendement, les stratégies locales de lutte et l’utilité sociale du Striga. L’étude a révélé une bonne connaissance du parasite par les paysans. Les paysans identifient Striga gesnerioides par sa courte taille, son port touffu et l’haustorium qui le singularise. Ils attribuent entre 20 et 100 % de pertes de rendement aux effets du parasite. Le moyen de lutte endogène le plus utilisé est l’arrachage mécanique. En dépit de sa nuisibilité au niébé, Striga gesnerioides garde une importance non négligeable car il est utilisé dans la médecine traditionnelle pour le traitement du diabète et la cicatrisation des plaies ainsi que les problèmes urinaires chez les animaux. Au regard de l’importance de Striga gesnerioides dans la médecine traditionnelle, il serait intéressant d’envisager sa caractérisation biochimique.
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